La Bible du crime (NON FICTION) (French Edition) (3 page)

6 janvier
2012

À Londres, début d’un procès pour meurtre lié à la sorcellerie.

U
n Parisien de 15 ans, soupçonné de magie noire, est torturé à mort avec des ciseaux et un marteau. Il finit par être noyé le jour de Noël 2010, à Forest Gate, dans la banlieue de Londres, par sa propre sœur et son compagnon.

 

Kristy B. est venu passer le réveillon chez sa sœur Magalie B. et son compagnon Éric B., tous les deux âgés de 28 ans. Il fait le voyage avec ses quatre frères et sœurs âgés de 22, 20, 13 et 11 ans. Les vacances tournent au cauchemar quand Éric accuse Kristy et deux de ses sœurs d’« être des sorciers » et d’exercer une mauvaise influence sur son fils de trois ans. « Tous les trois ont été battus, affamés, on leur interdit de boire ou dormir, tout en leur
infligeant des punitions de plus en plus violentes », selon l’acte d’accusation.

 

Kristy est vite devenu le souffre-douleur du couple, qui a obligé ses frères et sœurs à participer aux violences, sous peine de subir le même traitement. L’adolescent a été frappé à coups de bâton, de barre de fer, de marteau et de ciseaux, au point de supplier qu’on le laisse mourir. Le 25 décembre, son beau-frère force la victime, trop faible pour se défendre, à plonger dans une baignoire remplie d’eau glacée. Au bout d’un moment, lorsque Kristy ne bouge plus, il le sort de la baignoire, mais il est déjà trop tard. Le corps présente une centaine de traces de blessures.

 

Quand les urgences arrivent sur place, « la tête et le visage sont couverts de coupures profondes et d’ecchymoses, les bras et le dos présentent des plaies. Des dents sont manquantes ou sont déchaussées ». Malgré leurs dénégations, Magalie B., qui assure que l’adolescent s’est noyé tout seul dans son bain, se range au côté de son compagnon : « Il le méritait », a-t-elle dit. Magalie n’a « aucune pitié pour Kristy ». Mais les deux suspects, originaires de la République démocratique du Congo, nient avoir voulu tuer l’adolescent.

 

Les tortionnaires ont été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité.

7 janvier
2004

Trois assassins, âgés de 7 à 9 ans, confessent le meurtre d’un garçon de 8 ans, jusque-là habilement déguisé en accident.

I
saac Kleinkid Miggels, 8 ans, passe les vacances de Noël en compagnie de sa grand-mère à Faure, dans la province du Cap, en Afrique du sud, lorsqu’il fait la connaissance de trois enfants d’employés agricoles. Le 6 décembre, il se dispute avec eux et les choses s’enveniment : il est frappé à l’aide d’une planche
et de coups de pieds au visage et à la gorge. Lorsqu’il s’effondre, Isaac est achevé d’un coup de pierre à la tête. Les trois agresseurs décident de l’emporter sur un bateau ancré au barrage de la propriété. L’esquif est volontairement retourné pour faire croire à une noyade. Les autorités locales concluent à un accident. Quatre jours plus tard, un des tueurs parle à ses parents de la dispute et ceux-ci décident de téléphoner à la famille Miggels, à Blackheath. Une seconde autopsie révèle la vérité : Isaac était inconscient mais toujours vivant lorsqu’il a été jeté par-dessus bord.

 

Une enquête pour meurtre est ouverte, mais, vu l’âge des agresseurs, il est peu probable qu’ils soient emprisonnés un jour.

8 janvier
2013

Les policiers du Los Angeles Police Department arrêtent un homme âgé de 72 ans, serial killer de race noire opérant à Los Angeles, au Texas et en Floride.

S
amuel Little est le tueur en série le plus âgé jamais arrêté par les autorités californiennes. Déjà emprisonné dans le Kentucky, son casier judiciaire comprend des dizaines de condamnations allant d’ivresse sur la voie publique jusqu’à des vols et cambriolages. Mais Little s’est aussi spécialisé dans les assassinats par strangulation de personnes « à risques », telles que droguées et prostituées. « C’était vols le jour et meurtres la nuit, » a déclaré l’inspecteur du LAPD Rick Jackson. Little, également connu sous l’identité de « Samuel McDowell » a commis des crimes dans vingt-quatre États américains différents. Au début des années 1980, McDowell est le suspect n
o
 1 de deux assassinats et deux tentatives de meurtre à Gainesville (Floride) et Pascagoula (Missouri). Les victimes sont Patricia Ann Mount, 26 ans, le 12 septembre 1982, et Melinda LaPree, 24 ans, le 24 septembre 1982.

 

Le département des
Cold cases
(les affaires non résolues) du LAPD a identifié l’ADN de Samuel Little pour les assassinats de
Carol Alford, 41 ans, le 13 juillet 1987, Audrey Nelson, 35 ans, le 14 août 1989 et Guadalupe Apocada, 46 ans, le 2 septembre 1989. Les corps de ces trois victimes ont été trouvés près de Central Avenue et Alameda Street. Pour les enquêteurs, « Little est l’auteur de nombreux autres meurtres. Nous en sommes sûrs. Il a des dizaines de victimes à son actif depuis les années 1960 jusqu’à son arrestation ».

 

En septembre 2014, Samuel Little est condamné à trois réclusions criminelles à perpétuité, sans possibilité de libération conditionnelle.

9 janvier
2008

Un fan d’Hannibal Lecter passe à l’acte en tuant sa mère et en plaçant une poupée dans son ventre.

L
’accusé reconnaît avoir poignardé à mort son frère de 15 ans, sa sœur de 13 ans, ainsi que sa mère au domicile familial de Hachinohe, le 9 janvier 2008. Les médias expliquent qu’il a ensuite ouvert le ventre de sa mère pour y glisser une poupée, avant de mettre le feu à l’appartement. Les enquêteurs ont retrouvé une nouvelle dans le disque dur de son ordinateur où le garçon décrit des scènes de meurtre. Dans l’une d’entre elles, un personnage glisse un objet dans le ventre de sa mère après l’avoir tuée. Interrogé par un hebdomadaire local, le père de famille, un ancien repris de justice divorcé depuis une dizaine d’années, raconte que son fils lui a envoyé des livres lorsqu’il était en prison : « Ils appartenaient tous à la trilogie d’Hannibal Lecter. »

Lorsque le père est libéré en novembre 2007, son fils lui avoue qu’il écrit un roman dans lequel sept personnages commettent des crimes chacun de leur côté, avant de s’unir pour détruire une ville entière. « J’espère un jugement rapide. Je veux qu’il soit condamné à mort, franchement, c’est ce que je ressens », a-t-il affirmé.

10 janvier
2013

Début du procès d’un enfant de 12 ans, jugé pour le meurtre de son père, leader du principal groupe néonazi aux États-Unis.

L
e 1
er 
mai 2011, Joseph Hall a 11 ans lorsqu’il abat à bout portant son père Jeff Hall, qui dormait sur le canapé familial. Plombier de profession, Jeff Hall est connu pour être le leader régional du Mouvement national socialiste, une organisation néonazie qui prône la suprématie des Blancs et autorise la violence pour arriver à la restaurer.

 

Pour expliquer son geste, le garçon raconte que l’idée d’assassiner son père lui est venue après avoir regardé un épisode de la série
Esprits criminels
. « Un mauvais père battait ses enfants et l’un d’eux faisait exactement la même chose que moi, il l’a tué en lui tirant dessus », explique Joseph. Il ajoute qu’il avait été étonné d’être arrêté, car dans l’épisode de la série, l’enfant tueur n’était pas inquiété. « Il a avoué la vérité et il n’a pas eu de souci, rien du tout. Je me suis dit que la même chose allait m’arriver. J’ai pensé que ce serait une bonne idée d’en finir avec tout ça. Je lui ai tiré dessus parce que j’étais en colère. Il partait sans cesse et il me frappait aussi. »

 

Le 14 janvier 2013, Joseph Hall est reconnu coupable du meurtre de son père et condamné à rester derrière les barreaux d’un établissement spécialisé pour les mineurs jusqu’à l’âge de 23 ans, avec une libération possible à 20 ans si les autorités estiment qu’il s’est amendé.

11 janvier
2004

Wayne DuMond, un violeur libéré sur parole, est condamné à la prison à perpétuité pour le meurtre par étouffement, le 20 septembre 2000, de Carol Ann Shields, une mère de famille de 39 ans, dont il était l’amant.

L
e corps dénudé de la victime est découvert sur un lit. DuMond est arrêté en juin 2001 lorsque son ADN est relié aux fragments de peau retrouvés sous les ongles de la victime.

 

En 1985, DuMond a déjà été condamné à la prison à vie pour le viol d’un adolescent commis l’année précédente, mais alors qu’il est en attente d’être jugé, il se fait castrer par des inconnus. Après la castration de DuMond, un shérif de l’Arkansas avait pour habitude de présenter les organes coupés du violeur dans un bocal de verre qu’il exhibait fièrement à ses visiteurs.

 

En 1992, le gouverneur de l’Arkansas commue sa peine en 39 ans et 6 mois, rendant ainsi possible une libération conditionnelle. En prison, il épouse une femme du Missouri qui vient lui rendre visite et, en août 2000, DuMond s’installe à Liberty, dans le même État, à moins de 15 km de l’endroit où il tuera Carol Shields.

 

Wayne DuMond décède d’un cancer des cordes vocales le 1
er 
septembre 2005 dans la prison de Crossroads Correctional Center, à Cameron, dans le Missouri. Au moment où il meurt, les autorités se préparaient à le mettre en examen pour le viol et l’assassinat de Sara Andrasek, commis le 21 juin 2001.

12 janvier
1966

Découverte des crimes de Raymond Leslie Morris.

E
ntre 1964 et 1967, cet ingénieur respecté et mari modèle kidnappe six fillettes en plein jour et en tue quatre dans les alentours de Walsall, dans le Staffordshire. Il est arrêté grâce à un témoin qui note le numéro d’immatriculation de son véhicule.

 

Surnommé le « Monstre de Cannock », il décède de mort naturelle le 11 mars 2014, à l’âge de 84 ans, à la prison de Preston, dans le Lancashire (Angleterre).

13 janvier
2004

Le médecin britannique Harold Shipman, l’un des pires tueurs en série de l’Histoire, est retrouvé pendu dans sa cellule de la prison de Wakefield.

L
e Dr Shipman, 57 ans, est condamné à la prison à vie en janvier 2000 pour le meurtre de 15 personnes entre 1975 et 1998. Un premier rapport, publié en juillet 2002, révèle que ce médecin de famille installé à Hyde, près de Manchester, a tué au moins 215 de ses patients et les autorités policières laissent entendre que le chiffre pourrait même atteindre les 260 victimes.

 

Un seul homme peut se targuer d’avoir eu un bref aperçu de la personnalité d’Harold Shipman. Le docteur Richard Babcock est présent au commissariat d’Ashton-under-Lyne lorsque Shipman est interrogé par les policiers. À un moment donné, Shipman demande à faire une pause et il s’effondre en larmes sur le sol devant son avocat, Ann Ball. Pendant ce temps, Babcock, psychiatre au Rampton Special Hospital, établit un dialogue qui lui permet de diagnostiquer le serial killer comme un « nécrophile de type classique » : il n’est pas obsédé par l’idée de faire l’amour avec des cadavres, mais
par la pensée d’infliger la mort, de contrôler et d’observer l’instant où la vie abandonne le corps.

 

Le psychiatre pense que la carrière criminelle de Shipman a pu être influencée par l’agonie de sa mère qui meurt du cancer lorsqu’il a 17 ans. À partir de ce moment-là, Shipman éprouve des difficultés à entretenir des relations avec les autres, ce qui a peut-être contribué à créer l’état d’esprit qui l’a poussé à tuer : « Nous avons besoin de former des relations avec d’autres personnes. Si c’est impossible, nous ne progressons pas en tant qu’êtres humains. Chez beaucoup de gens, ce besoin n’existe pas. Très souvent, il y a cette énorme peur de devenir vulnérable. En dominant les victimes, on a l’impression d’annihiler cette vulnérabilité. Par contre, tout ce que vous obtenez comme résultat est une simple gratification personnelle. »

 

L’arrogance de Shipman et sa fascination pour les ordinateurs sont des manifestations de ce besoin de contrôle, qu’il s’agisse de personnes ou de machines, explique le docteur Babcock. Au fond de lui-même, Shipman n’est qu’une coquille vide qui doit se réinventer pour le monde extérieur. Tôt ou tard, ceux qui sont obsédés par le contrôle doivent l’exercer pour forcer les autres à faire des choses qu’ils n’ont pas envie de faire. Une forme de sadisme prend alors le dessus. « Ils vont humilier des victimes, les manipuler et même parfois les torturer, parce que c’est le seul moyen qu’ils ont d’exercer ce contrôle. Et si vous allez jusqu’au bout, la seule chose qu’ils vont pouvoir contrôler est leur propre destruction. Au fur et à mesure, ils découvrent qu’ils maîtrisent de moins en moins la situation. »

Pour le docteur Babcock, Shipman n’apprécie pas les relations sexuelles « trop sales et difficiles, un acte à éviter parce qu’il ne peut pas les contrôler, et prouver sa réussite en la matière. Le sexe est un de ces moments où vous perdez tout contrôle. C’est un atout et une attraction pour la plupart des gens, sauf aux yeux d’un sadique. Il est évident que Shipman tire un énorme plaisir intellectuel de chacun de ses crimes. Cette excitation remplaçait avantageusement le sexe ». Par la suite, le tueur en série ne parlera plus jamais, ni à des psychiatres ni à des policiers et les laboratoires du monde entier se disputent le droit de disséquer son cerveau.

14 janvier
2004

Un sataniste sud-africain est condamné pour des viols et tortures pédophiles.

L
e tatoueur Robbie « Goggaman » Classen, originaire de Pretoria, a été condamné à la prison à perpétuité plus soixante années supplémentaires pour le kidnapping, le viol et actes de torture commis à l’encontre d’une fillette de 7 ans et de ses deux frères. La condamnation a été prononcée le jour de son quarantième anniversaire. Classen, qui arbore des tatouages sur tout le corps, y compris sur son pénis, aurait attaché sa victime à une croix, pour l’obliger à avaler des cafards, et sacrifié d’autres enfants devant elle. Trois membres de sa famille, une fille et ses deux frères, âgés respectivement de 7, 9 et 11 ans, affirment qu’ils ont été victimes d’événements bizarres à leur domicile de Schubart Park à Pretoria en 2000. Ils racontent que Classen les force à « avaler des goggas » (insectes), et qu’il « sacrifie des enfants au nom de Lucifer ». Ils parlent aussi de « diables aux queues enflammées ».

Pendant toute la durée du procès, la cour entend des récits de projection astrale, où les âmes des enfants « abandonnent leur corps » et d’objets qui se déplacent par télépathie.

Classen aurait violé la fillette et sodomisé ses deux frères. La psychiatre qui a examiné les enfants déclare : « Ils n’arrêtent pas de parler du sataniste et des rituels sadiques auxquels ils ont été soumis. Depuis ce temps-là, ils font des cauchemars récurrents où ils voient des serpents et du feu. Ils sont terrifiés car Classen a menacé de les tuer, ainsi que leur mère. Ils sont tellement traumatisés qu’ils sont devenus hyperactifs. » Lors du procès, la mère des trois victimes raconte que son fils aîné « quittait son corps ». « À deux reprises, je l’ai vu assis en train de méditer, les yeux révulsés, avec sa gorge qui émettait un bruit étrange, comme un chant. Une fois, les deux fillettes sont venues me voir en hurlant. Il les pourchassait une hache à la main, et menaçait de les tuer. Je ne sais pas comment il pouvait y arriver. La hache est si lourde que je ne parviens même pas à la soulever. Quand il m’a aperçue, il a tout de suite laissé tomber la hache, puis il s’est assis pour se
mettre à hurler contre moi. Après, il était épuisé et il ne se souvenait même pas de ce qui s’était passé. »

 

Lors de son témoignage, elle admet que ses enfants souffraient déjà de problèmes émotionnels avant leur rencontre avec Classen. Sa fille, notamment, a été traumatisée lorsque l’ancien compagnon décédé de sa mère avait violenté la fillette. Pour tenter d’apaiser leurs cauchemars, elle les a emmenés à de nombreuses prières avec le pasteur de sa paroisse.

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