Sex Beast (11 page)

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Authors: Stéphane Bourgoin

Tags: #Essai, #Policier

SCELLÉS XII

Item A – Un portefeuille marron contenant plusieurs papiers d’identité au nom de Ted Greer, 1092
NE 38th Street, Fort Lauderdale. Edward Mell Geer, né le 15 avril 46, ainsi qu’un certificat de propriété d’une Chrysler, immatriculée 72-FLA-10W151492 au nom de Dennis Caudill, 47 NW Commercial Blvd., Fort Lauderdale (chambre à coucher, côté nord – Carruthers).

SCELLÉS XIII

Item A – Cinq douilles de calibre 38.

Item B – Onze cartouches de calibre 22.

Item C – Sept cartouches percutées, quatre de calibre 38 et trois de calibre 45.

Item D – Trois cartouches percutées.

Item E – Un projectile de calibre inconnu.

(Chambre à coucher, côté nord – Carruthers.)

SCELLÉS XIV

Item A – Une lettre adressée à John de sa première femme Marti où elle lui explique qu’elle ne peut plus vivre avec lui.

Item B – Une satire d’un jeu concernant les relations sexuelles entre époux.

Item C – Un morceau de corde rouge (entrelacée).

Item D – Des calendriers de poche pour 1972 et 1973.

(Chambre à coucher, côté nord – Ragucci.)

SCELLÉS XV

Item A – Un bracelet en argent avec un porte-bonheur en forme de cœur, avec « Disneyland » d’un côté et le prénom « Leigh » sur l’autre face.

Item B – (1) Des morceaux d’os de dix centimètres de long (2) Un morceau d’os d’environ sept centimètres de longueur.

(Chambre à coucher, côté nord, dans une boîte – Pete Renge.)

SCELLÉS XVI

Item A – Une lettre manuscrite décrivant la mort de deux filles, l’une blonde, l’autre brune (chambre à coucher, côté nord – sergent Chuck Hemp).

SCELLÉS XVII

Item A – Quatorze couteaux et des fourreaux.

Item B – Une énorme machette incurvée.

(Chambre à coucher, côté nord – Carruthers.)

SCELLÉS XVIII

Item A – Corde (buanderie – Carruthers).

SCELLÉS XIX

Item A – Une ceinture de style hippie (chambre à coucher, côté nord – Carruthers).

SCELLÉS XX

Item A – Trois boîtes remplies de magazines pornographiques, nudistes et SM (chambre à coucher, côté nord – Carruthers).

SCELLÉS XXI

Item A – Un Colt Magnum calibre 22 #G41951 avec un holster noir et une ceinture (chambre à coucher, côté est – Carruthers).

SCELLÉS XXII

Item A – Un calibre 22 Ruger #11-01193 avec un holster noir (chambre à coucher, côté est – Carruthers).

SCELLÉS XXIII

Item A – Un Colt 45 #222016 avec holster (chambre à coucher, côté nord – Carruthers).

SCELLÉS XXIV

Item A – Un Colt calibre 38 revolver #765 et holster (chambre à coucher, côté nord – Carruthers).

SCELLÉS XXV

Item A – Un Remington automatique calibre 12 #184079 U (chambre à coucher, côté nord – Carruthers).

SCELLÉS XXVI

Item A – Un calibre 16 « Eastern Arms Company » modèle 1929, pas de numéro (chambre à coucher, côté nord – Carruthers).

SCELLÉS XXVII

Item A – Un Remington 30.06 modèle 1903, #3099154, avec étui (chambre à coucher, côté nord – Carruthers).

SCELLÉS XXVIII

Item A – Un modèle 67A à un coup de Winchester calibre 22, pas de numéro d’immatriculation (chambre à coucher, côté nord – Carruthers).

SCELLÉS XXIX

Item A – Un fusil à pompe 410 Savage à canon double modèle 311A, pas de numéro d’immatriculation, avec étui (chambre à coucher, côté nord – Carruthers).

SCELLÉS XXX

Item A – Un fusil Nylon 66 calibre 22 chez Remington, numéro 412827 avec étui (chambre à coucher, côté nord – Carruthers).

SCELLÉS XXXI

Item A – Un fusil #222811 M 8 1 (chambre à coucher, côté nord – Carruthers).

SCELLÉS XXXII

Item A – Une boîte de cigares vide contenant plusieurs cartouches vides de différents calibres.

Item B – Un poème manuscrit sur du papier blanc millimétré.

(Chambre à coucher, côté nord – Ragucci.)

SCELLÉS XXXIII

Item A – Deux sacs de couchage – (Carruthers)

 

Tous ces objets saisis au domicile de Doris Schaefer permettent de relier de manière directe son fils, déjà incarcéré depuis le 15 janvier 1973, à six disparitions et meurtres. Pour Colette Marie Goodenough, une dent, son passeport, son journal intime, un recueil de poèmes et son permis de conduire. Pour Barbara Ann Wilcox, une dent et son certificat de naissance. Des coupures de presse pour Carmen Marie Hallock et Leigh Hainline Bonadies, dont on retrouve un bracelet avec son prénom gravé. Sans oublier le sac de Georgia Jessup.

Le plus terrifiant demeure ces innombrables photos de femmes dénudées, tuées et mutilées, non identifiées, ainsi que les nombreux bijoux et colifichets qui n’appartiennent pas à Colette Goodenough, Barbara Ann Wilcox, Leigh Hainline Bonadies, Carmen Marie Hallock, Susan Place et Georgia Jessup. L’enquête sur l’ampleur des crimes de Gerard John Schaefer ne fait que commencer…

 

1
. Cet ouvrage a été écrit en 1969 par John D. Swain. Il contient des descriptions détaillées des tortures à travers les âges avec, notamment, 39 pages consacrées à la pendaison.

2
. Candar Publishing est un groupe de presse créé en 1956 qui s’est spécialisé dans les magazines masculins, ce qu’on appelle les « sweats » (
to sweat
signifie transpirer). Ils publient des revues sur les faits divers avec, presque toujours, en couverture des femmes dénudées qui sont violentées et torturées. L’une de ces revues est spécialisée dans les récits de tortures nazies.

3
. FAU pour l’université de Florida Atlantic où Schaefer fait ses études.

4
. Ces dents seront identifiées comme ayant appartenu à Colette Marie Goodenough, 19 ans, qui a disparu, avec son amie Barbara Ann Wilcox, en janvier 1973. Leurs restes seront découverts en 1977 près du canal C-24, à Port Sainte-Lucie.

5
. Jerry Shepard est un pseudonyme de Gerard Schaefer.

6
. Ruth Ellis est la dernière femme à avoir été pendue en Grande-Bretagne le 13 juillet 1955 pour avoir tué son amant, le coureur automobile David Blakely.

7
. Le 4 mai 1970, la garde nationale de l’Ohio ouvre le feu sur des étudiants qui manifestent pacifiquement contre la guerre du Viêt-nam. La fusillade fait quatre morts et neuf blessés.

8
. Ces deux disparues sont des victimes de Gerard Schaefer. Leigh Hainline habitait au milieu des années 1960 à deux maisons du domicile des Schaefer.

9
.
Wogs
est un terme raciste, surtout utilisé en Australie, qui pourrait se traduire par « bronzés ».

10
. « OD » pour overdose ; « H » pour héroïne.

Chapitre VII

LE « MANUEL DU CRIME PARFAIT »

Le texte ci-dessous a été saisi lors de la fouille de la maison de Doris Schaefer, le 7 avril 1973. Gerard Schaefer a toujours affirmé qu’il s’agit d’un texte de fiction. Les autorités judiciaires l’ont versé au dossier d’instruction à charge de l’ex-shérif adjoint, en vue de son procès pour le meurtre de Susan Place et Georgia Jessup.

« Pour ne pas se faire arrêter, l’auteur d’un meurtre tel que je l’envisage doit prendre un certain nombre de précautions. Il faut tout planifier dans les moindres détails.

« Nous avons besoin d’un endroit isolé, accessible par voie routière, puis à pied, loin de toute patrouille de police et de tout lieu de rencontre pour amoureux. Tout doit être préparé à l’avance, afin que l’exécution prenne le moins de temps possible lorsque la victime est amenée. L’idéal serait d’avoir deux chevalets reliés entre eux par deux poutres pour former une sorte de croix de Saint-André. Un nœud coulant fixé à la branche d’un arbre et une autre corde qui relie les poutres à l’arrière d’une voiture. Une tombe déjà prête, éloignée du lieu d’exécution.

« La victime est une parmi toutes ces nombreuses femmes qui arrivent en rangs serrés à Miami et Fort Lauderdale durant les mois d’hiver. Se débarrasser de deux victimes en même temps ne présente pas de difficulté majeure, d’autant qu’elles sont moins méfiantes lorsqu’elles voyagent à deux. Il vaut mieux les ligoter et
les bâillonner avant de les transporter vers le lieu d’exécution. Il est bon d’avoir d’autres objets sous la main, suivant les modes de torture et d’humiliation planifiés.

« 
Du savon et de l’eau.
Très utiles si vous souhaitez effectuer un lavement avant l’exécution de la femme. Ou lorsque vous la forcez à uriner, pour la nettoyer par la suite.
Le savon
est un excellent lubrifiant pour un rapport anal.
La bière
est indispensable pour l’obliger à uriner et la rend plus coopérative sous l’action de l’alcool.
Le savon
peut être introduit en force dans le rectum pour provoquer la défécation, car la victime n’a pas forcément envie de se soulager. Elle aura peut-être envie de le faire sous l’effet de la peur, c’est quelque chose que j’ai remarqué.
Une poire vaginale
peut se révéler utile pour une plus grande humiliation, ainsi qu’un lavement à l’eau savonneuse, si l’on force l’une des victimes à uriner ou à déféquer sur l’autre. L’humiliation sera absolue.
Des bas nylon
pour ligoter les pieds et les mains des femmes. Il faut obliger la victime à se déshabiller partiellement (lingerie) ou entièrement. Si elle est complètement dénudée, on peut essayer de l’exciter sexuellement, ce qui sera très intéressant si elle est ligotée les mains dans le dos et la nuque enserrée dans un nœud coulant.
Une taie d’oreiller
blanche doit être placée sur sa tête et il faut qu’elle soit
bâillonnée
. La culotte est descendue à hauteur des chevilles pour une meilleure exposition des parties génitales qui seront excitées avec les doigts. Lorsqu’elle est suffisamment émoustillée, la corde doit être tendue pour la suspendre par le cou. Si elle est assez désirable, on peut relâcher
la corde, afin qu’elle reprenne connaissance et qu’on puisse lui faire subir de nouveaux outrages. Une fois morte, il faut violer le cadavre, si cela n’a pas déjà été fait. Le corps peut alors être mutilé avant d’être enterré. Tous les papiers d’identité doivent être détruits avec le plus grand soin et il faut effacer toute trace du lieu d’exécution. »

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