Read La Bible du crime (NON FICTION) (French Edition) Online
Authors: Stéphane Bourgoin
Deux jeunes filles de Riazan en Russie sont séquestrées et violées dans une cave pendant plus de trois ans par un ouvrier fraiseur de 53 ans.
E
nlevées à Riazan (à 250 km au sud-est de Moscou) par Viktor Mokhov et sa compagne, le 30 septembre 2000, alors qu’elles ont 14 et 17 ans, enfermées dans un sous-sol spécialement aménagé, les deux lycéennes sont transformées en esclaves sexuelles par le quinquagénaire. L’une d’elles accouche successivement de deux garçons pendant sa captivité ; elle est enceinte de huit mois lors de sa libération. La cave était équipée de deux lits et la seule ouverture était une lourde trappe métallique dotée d’un verrou.
Elena et Ekaterina ont disparu après s’être rendues dans une discothèque à Riazan, une ville de 500 000 habitants. Elles y ont fait la connaissance de Mokhov et de sa compagne, qui les ont invitées à boire un verre et proposé de les raccompagner en voiture. Droguées, elles n’arriveront jamais chez elles et se réveillent dans le réduit qui leur sert de cellule durant trois ans et demi. Viktor Mokhov ne fournit aux deux filles, pour toute littérature, que des livres pornographiques. En novembre 2001, Elena accouche, dans le réduit, d’un garçon, aidée par Ekaterina. Mokhov l’emporte et le dépose devant un immeuble. L’enfant, recueilli par des habitants, est aujourd’hui placé dans un orphelinat. La jeune fille accouche
d’un deuxième garçon en juin 2002, et cache un appel au secours dans les langes du bébé avant que Mokhov ne l’emporte. Mais il découvre le papier.
Les policiers racontent à la presse avoir découvert les deux filles dans un état de prostration, le teint blême, et pratiquement incapables de croire en leur libération. Brièvement hospitalisées, elles ont retrouvé leur famille, qui avait perdu espoir. Mokhov a avoué selon le quotidien
Kommersant
avoir été motivé par le désir « d’avoir beaucoup d’enfants » et, ainsi, « d’améliorer la situation démographique du pays ».
L’intégralité de mon entretien avec Donald Harvey figure dans un coffret de six DVD,
Dans la tête d’un tueur en série
avec Stéphane Bourgoin, édité chez Bach Films.
Pour en savoir sur cette affaire non résolue célèbre, vous pouvez lire mon ouvrage
Le Livre rouge de Jack l’Éventreur
, paru aux éditions Points.
Une enquête est ouverte par le tribunal administratif de Hanovre sur la mort suspecte de soixante-seize patients d’une clinique où travaillait Mechtild B., une cancérologue de 53 ans.
L
a cancérologue est soupçonnée d’homicides par imprudence pour ne pas avoir suffisamment informé ses patients de la gravité de leur maladie : elle ne les prévenait ni du caractère incurable de leur maladie ni des conséquences mortelles du « traitement antidouleur » qu’elle leur administrait. Il s’agissait d’un cocktail de morphine à haute dose et de valium, pouvant entraîner la mort par asphyxie, et auquel on a recours pour l’euthanasie. Il apparaît que certains patients n’auraient pas dû mourir avec une thérapie adéquate. Dans un premier cas, on a relevé « de nombreux indices parlant en faveur de graves erreurs de diagnostic et de thérapie, lesquels ont mis la patiente en danger de mort ». Le deuxième est tout aussi révélateur : un homme de 52 ans, souffrant d’une tumeur de l’œsophage et présentant une métastase au cerveau, se trouvait dans un état général normal, ne souffrant d’aucune douleur, à son entrée en clinique. Il est décédé seize jours plus tard, alors qu’il aurait pu vivre encore « des mois, voire davantage », sans la moindre chimiothérapie ou radiothérapie. Le cas d’une femme âgée de 63 ans souffrant d’un zona soulève aussi des questions. Le lendemain de son admission, des problèmes pulmonaires ont soudain fait leur apparition. La cancérologue ne l’a toutefois pas fait transférer vers un hôpital doté d’une structure de soins intensifs ; elle lui a administré un traitement antidouleur, choix critiqué par
les experts affectés à l’enquête. Le tribunal administratif reproche, entre autres, à la cancérologue de s’être rendue maîtresse de la vie et de la mort des patients.
Mechtild B., de son côté, a envoyé une lettre au tribunal dans laquelle elle explique que les patients qui venaient la trouver « voulaient entendre qu’il existait encore des possibilités de traitement, et que leur mort n’était pas aussi proche que cela ».
Charles Atwood, qui draguait des femmes dans les bars, pour finir par les tuer avant de les démembrer, plaide coupable dans trois affaires de meurtre.
S
usan Keller, 45 ans, Dixie Esaki, 35 ans, et Anjanette Penzica, 27 ans, ont toutes trois été assassinées par Atwood. Le juge LaDart le condamne à trois peines d’emprisonnement à perpétuité. L’ex-petite amie d’Atwood, Patricia Biehn, 33 ans, avoue, en 2002, avoir été présente lors d’un des assassinats : elle était assise sur le rebord de la baignoire pendant que son compagnon découpait la tête de Susan Keller. Elle plaide coupable comme complice dans cette affaire, et reste inculpée pour les deux autres victimes. Patricia Biehn conduit les enquêteurs jusqu’aux marais de la paroisse de St Charles où la tête a été jetée. Employé dans une imprimerie, le tueur et son amie, danseuse de boîte de nuit, aussi connue sous le surnom de Crystal, abordent Susan Keller au
Cajun Club
, à La Nouvelle-Orléans, le 19 décembre 2001, pour la ramener chez eux, sous le prétexte d’une partie fine. Atwood l’étrangle, avant de la démembrer sur une bâche en plastique déposée au fond de la baignoire, puis de laver le corps. Les policiers ont retrouvé cette bâche, dont les traces ADN ont été déterminantes. Cinq semaines plus tard, Patricia Biehn convainc une ancienne petite amie, Dixie Esaki, de participer à une soirée spéciale chez elle ; pendant ce temps, Atwood séduit Anjanette Penzica au
Hoggs Bar
, un établissement du Quartier français. Pendant que Biehn et Esaki prennent un bain ensemble, Atwood, qui se trouve dans la
pièce à côté, augmente le volume de la musique, assomme Penzica, et l’étrangle. Lorsque les deux jeunes femmes quittent la salle de bains, Esaki se rend compte du piège, mais Atwood l’étrangle à son tour et la frappe à la tête. Il coupe les doigts des deux victimes puis se débarrasse des corps dans des sacs-poubelle qu’il dépose près de l’autoroute 510, au coin de Lake Forest Boulevard. Pour sa défense, Atwood a déclaré avoir tué ces deux femmes par crainte de se faire « escroquer ».
Vingt-trois « chauffeurs » de la bande d’Orgères sont guillotinés en même temps à Chartres.
L
es « chauffeurs » d’Orgères sont un gang de bandits de grand chemin qui sévit de 1785 à 1792 dans la Beauce pour y détrousser et tuer les voyageurs. Lors d’un procès à sensation, quatre-vingt-deux inculpés sont jugés, dont trente-sept femmes.
La secte « Le Temple de Satan » (« The Satanic Temple ») distribue un livre à colorier pour les enfants des écoles de Floride.
A
u nom de la liberté de culte, l’État de Floride autorise la distribution dans les écoles d’un livre de coloriage à thème satanique par la secte « The Satanic Temple ». L’autorité scolaire du comté d’Orange en Floride ayant au préalable permis la diffusion de bibles par un groupe évangélique auprès des écoliers, un tribunal a donné raison aux satanistes, au nom de la pluralité des cultes.
Début du procès de Francesco M.
E
xcédé par les rites de « chasse aux zombies » de son ex-femme Hélène, 76 ans, Francesco la massacre à coups de marteau et de ciseaux à Drancy. Aux policiers, qu’il a lui-même prévenus, le 17 juin 2002, après l’avoir tuée, l’octogénaire a laissé le souvenir d’un boucher. « Vu le nombre de coups, il a agi avec une incroyable sauvagerie. Il ne lui a laissé aucune chance de s’en sortir », témoigne un officier au premier jour du procès aux Assises de Bobigny. Son ex-épouse, dont il était divorcé depuis vingt-cinq ans et avec laquelle il habitait toujours, était très portée sur le vaudou et la « chasse aux zombies ». Plusieurs fois internée, Hélène désenvoûtait l’appartement trois fois par jour en déversant sur le sol toutes sortes de détergents. Francesco raconte qu’il en est devenu malade : il ne pouvait plus respirer et en perdait le sommeil. Alors, ce matin-là, il a pris sa décision, et est passé à l’acte. Il a ensuite téléphoné au commissariat, préparé une valise avec ses affaires et a sagement attendu l’arrivée des policiers. Il a été condamné à douze ans de prison.
Au Japon, un père se suicide après que sa fille a décapité une camarade de classe.
C
e Japonais de 53 ans s’est pendu à son domicile de Sasebo. Quelques mois plus tôt, sa fille, une lycéenne âgée de 16 ans, avait étranglé et frappé à mort une amie, avant de la décapiter et de lui couper une main, à l’aide d’une scie et de marteaux. « Je voulais tuer quelqu’un depuis longtemps et disséquer le corps pour voir ce que ça faisait », a-t-elle expliqué aux policiers, sans exprimer le moindre remords pour son acte. En mars de la même année, elle avait agressé son père à coups de batte de base-ball.
Découverte d’un corps mutilé près de l’antenne collective d’un immeuble à Liège.
U
n ouvrier chargé de l’entretien d’une antenne de télécommunication sur le toit d’un immeuble de Saint-Nicolas, dans l’arrondissement de Liège, interrompt subitement son travail dans la matinée du jeudi 7 octobre 2004. Il vient de découvrir un cadavre à moitié caché sous les poutrelles soutenant l’antenne. Le corps sans vie de l’homme, vêtu de son seul caleçon, est emballé dans trois sacs-poubelle, d’où ne dépasse qu’une main. Selon les premières constatations du médecin légiste requis sur les lieux par le parquet, la date du décès remonte entre quatre et sept jours ; la victime porte des traces de strangulation et son visage est tuméfié ; mais ces coups ne semblent pas être la cause de la mort. Il faudra une semaine aux enquêteurs pour identifier la victime, dans une affaire qui, au premier abord, semble difficile. La police, qui sait seulement que l’homme n’habite pas l’immeuble, étudie toutes les pistes pour tenter de mettre un nom sur l’inconnu. Ce qui intrigue le plus les enquêteurs, c’est la manière dont le corps a pu arriver jusque-là. Pour y accéder, il faut en effet emprunter
l’ascenseur jusqu’au septième étage, prendre une échelle raide, ouvrir une trappe donnant accès au local de la cage d’ascenseur et du compteur électrique, pour enfin atteindre le sommet. L’enquête, néanmoins, progresse rapidement : la victime est identifiée et, le mercredi 13, le service judiciaire d’arrondissement de Liège interpelle deux personnes. Le corps est celui d’un homme de 47 ans, Richard I., originaire de Seraing, pilote d’une 125 rouge. Séparé de sa compagne depuis huit mois, il souffrait de dépression et avait tendance à fréquenter les cafés. Cette piste permet de remonter jusqu’à une jeune femme de 19 ans, Nancy D., étudiante en droit, domiciliée à Eupen mais résidant à Liège pour ses études. La version qu’elle donne des faits laisse les policiers perplexes.
La rencontre de Richard et Nancy est le fruit du hasard. Le 1
er
octobre, alors qu’il est en train de retirer de l’argent à un distributeur automatique, Nancy l’observe afin de mémoriser son numéro de carte bancaire. Elle le suit dans un café et l’accoste. Ils discutent de religion – il est catholique pratiquant –, de la vie et de la mort, du bien et du mal, du diable et de Dieu. Le duo quitte l’établissement, Nancy ayant réussi à le convaincre de l’emmener à moto jusqu’à l’immeuble de son petit ami, Alexandre S., un étudiant de 20 ans. En route, ils s’arrêtent à un distributeur de billets ; Richard donne l’argent à l’étudiante. Une fois sur le toit – ils voulaient se « rapprocher » de Dieu –, Nancy le prévient qu’elle va le tuer. Elle tente de l’étrangler à mains nues. Échec. Elle se sert alors de son collant pour parvenir à ses fins. Aux enquêteurs, elle déclare que Richard, persuadé qu’il allait rejoindre Dieu, est resté paisible pendant tout ce temps…
Elle se rend chez Alexandre, et lui raconte le crime. Ils retournent sur le toit et tentent de rendre le corps méconnaissable : il est presque entièrement dénudé, nettoyé, les doigts sont aspergés de produit corrosif dans le but de brûler les empreintes, et le visage est frappé à l’aide d’un marteau pour détruire la dentition. Les deux étudiants quittent les lieux avec la moto de la victime, qu’ils abandonnent dans le quartier des Guillemins ; ils jettent ses vêtements et son casque dans une poubelle de la gare.
Les motivations de la meurtrière étaient davantage d’ordre crapuleux que mystiques, ont relevé les journalistes en relatant l’affaire… Nancy et son petit ami ont effectué trois retraits d’argent à l’aide de la carte bancaire du motard, juste après sa mort, pour le soulager des huit cents euros que recelait son compte.