La Bible du crime (NON FICTION) (French Edition) (48 page)

20 décembre
1958

En Australie, Rupert Stuart est accusé d’avoir violé et tué Mary Hattam, 9 ans.

C
et aborigène de 27 ans est plusieurs fois condamné à la peine de mort pour ce crime qui horrifie le pays. Ce cas célèbre donne lieu à des débats passionnés car l’accusé parle à peine l’anglais et il semblerait que ses aveux lui aient été extorqués par la force. Il voit sa peine commuée en 1959 en réclusion criminelle à perpétuité. Libéré sur parole en 1973, Stuart retourne à plusieurs reprises derrière les barreaux pour ébriété. Il est définitivement libre en 1984. En prison, il apprend à lire et à écrire, avant de se marier et de s’installer dans une mission catholique près d’Alice Springs. En 2002, un film,
Black and White
, de Craig Lahiff, s’inspire de son affaire.

21 décembre
2001

Décès de Dennis, 7 ans, tué par sa mère à Cottbus, en Allemagne.

À
Cottbus, ville allemande proche de la frontière polonaise, la police fait, le lundi 21 juin 2004, une terrible découverte : le corps décomposé d’un garçon de 7 ans, que sa mère conservait depuis deux ans et demi dans le congélateur en panne de sa cuisine. Dennis B., né le 4 janvier 1995, est mort le 21 décembre 2001. Interrogée, la mère, Angelika, 43 ans, commence par raconter que son fils est décédé de mort naturelle en 2002 : il aurait été subitement pris de convulsions – car diabétique – et se serait effondré. Les premiers résultats de l’autopsie ne révèlent pas de traces de violence sur le corps, et ne permettent pas non plus de déterminer la cause de la mort. Soupçonnée de meurtre, la mère est mise en détention ; puis ce sera le tour de Flak, 36 ans, père de Dennis.

La mère change ses déclarations, reconnaît que son fils est mort en décembre 2001 et non 2002. Puis, elle finit par avouer qu’elle a d’abord caché le corps dans un grand tiroir sous un lit pendant trois jours, avant de le placer dans son congélateur. Les parents, qui vivent ensemble depuis quatorze ans, tous deux au chômage, sont installés dans un appartement de cinq pièces avec leurs sept autres enfants, âgés de 5 à 20 ans (la mère a eu dix enfants en tout). Les frères et sœurs de Dennis n’ont rien remarqué de spécial ; le père non plus. Voici l’histoire qu’il raconte à la police : « C’était juste avant Noël. Je travaillais en soirée et je rentrais tard à la maison. Tout était calme ce soir-là. Le lendemain, Angelika m’a dit que Dennis était tombé par terre et qu’on avait dû l’envoyer dans une clinique spécialisée à Berlin, par hélicoptère. Je l’ai crue. Je n’ai senti aucune odeur particulière. Notre congélateur est hors service depuis longtemps, on avait posé une nappe dessus pour en faire une table, personne ne l’a jamais ouvert. » Quand on l’interrogeait sur la raison de l’absence prolongée de son fils à l’école, la mère répondait qu’il était hospitalisé ou en cure pour son diabète. Jusqu’au jour où la Protection des mineurs a fini par avertir la police qui est allée perquisitionner l’appartement où elle a découvert les restes de Dennis.

Falk, le père, a modifié ses déclarations, avouant qu’il était au courant de tout et qu’il était présent la nuit du drame. Les parents ont tous deux été mis en examen pour maltraitance et blessures ayant entraîné la mort. On leur reproche notamment de ne pas avoir emmené leur enfant chez un médecin pour le faire soigner, alors qu’il était visiblement devenu très maigre et vomissait souvent. D’après l’autopsie, il a souffert le martyre après un long dépérissement et est décédé dans d’atroces souffrances, d’épuisement et de sous-nutrition. La mère avait pour habitude de le ligoter à un lit lorsqu’il criait ; elle ne lui donnait rien à manger. Le père la laissait faire pour avoir la paix. Ils n’ont pas déclaré le décès pour continuer de percevoir les allocations familiales, suppose la police. Soit 5 370 euros au total.

Cette affaire a suscité un profond scandale en Allemagne : ni la Protection des mineurs, ni les services sociaux ni l’Inspection académique ne se sont inquiétés de la disparition de Dennis avant une trentaine de mois. L’Inspection académique fédérale a demandé l’ouverture d’une enquête disciplinaire à l’encontre de la directrice de l’école de Dennis et de l’inspecteur de l’enseignement primaire de la ville de Cottbus. On leur reproche de ne pas avoir réagi à l’absence du petit garçon à la rentrée 2001, où il aurait dû être scolarisé (son inscription aurait entraîné la visite médicale obligatoire et aurait pu lui sauver la vie), et de ne jamais avoir vérifié la véracité des affirmations de la mère. Le 1
er 
juillet 2004, la police a remis les parents – toujours inculpés – en liberté, estimant qu’il n’existait aucun risque de dissimulation ou de destruction de preuves, ni de fuite loin de la ville en raison du manque d’argent et de l’isolement social des suspects. L’avocat qui a accepté de prendre la défense d’Angelika B. reconnaît s’être fait à l’idée de ne pas pouvoir comprendre le comportement de sa cliente, et rapporte qu’elle semble particulièrement éprouvée ; « elle pleure souvent ». En 2007, le tribunal condamne Angelika B. à treize ans de réclusion et Falk à onze années à passer derrière les barreaux.

22 décembre
2004

Remise en liberté du tueur en série surnommé l’« Assassin de la Spartakiade ».

J
iri Straka a 16 ans, en 1985. C’est l’année de la Spartakiade, la grande fête gymnique tchécoslovaque, du temps du régime communiste. C’est au printemps de cette année que l’adolescent commet ses crimes. En soixante-huit jours, ou plutôt nuits, il agresse huit femmes, pour les dévaliser puis les violer et, finalement, en assassiner trois. Pendant l’instruction et le procès, les experts prouvent qu’il est un sadique incurable. Il est seulement condamné à dix années de réclusion criminelle car mineur au moment des faits.

 

Après neuf années de prison et dix autres années passées dans un hôpital psychiatrique, la cour d’Ostrava décide, le 22 décembre, de sa remise en liberté, sur la recommandation des médecins. Le verdict suscite un tollé général de la part des médias, mais surtout des familles des victimes, des experts en psychiatrie et des policiers qui ont mené l’enquête. Certains médecins affirment que Jiri Straka est guéri, qu’il a subi une castration chimique. Pour eux, il est inutile qu’il reste enfermé. Libre, il continuera à être suivi par les services psychiatriques. Petr Weiss, sexologue et psychologue renommé, affirme qu’il y a très peu de chance qu’il renouvelle ses actes : « D’après les dernières études, il apparaît que seulement 17 % des déviants sexuels récidivent. J’insiste sur le fait que parmi les déviants qui ont subi un traitement et une castration, il n’y a jamais eu de récidive. »

 

Jiri Straka souhaite s’installer chez ses parents, dans la région de Jeseniky, où ils ont déménagé après l’arrestation de leur fils. Leurs voisins déclarent avoir peur de vivre près de « l’Assassin de la Spartakiade ». Pour l’inspecteur Jiri Markovic, qui a enquêté sur l’affaire, les maniaques sexuels de son genre, même après castration, peuvent récidiver. Lui-même se souvient de deux cas, dans les années 1970. Pour les proches des victimes, « l’Assassin de la Spartakiade » aurait dû rester toute sa vie derrière les barreaux.

23 décembre
1959

Patrick Byrne, 28 ans, tue deux jeunes femmes dans une auberge de jeunesse de Birmingham, en Angleterre.

L
e
23 décembre 1959, Patrick Byrne, 28 ans, étrangle, viole, décapite et mutile Stephanie Baird, 29 ans. Il descend ensuite dans la buanderie de l’auberge de jeunesse où il frappe Margaret Brown, 21 ans, avec une pierre enveloppée dans un soutien-gorge. Après une enquête de grande envergure – 20 000 hommes interrogés – la police obtient les aveux de Byrne qui déclare : « Je ne voulais tuer que des belles femmes. J’avais envie de me venger car le sexe me cause des tensions nerveuses. » Suspecté d’autres crimes, il est condamné à la prison à perpétuité.

24 décembre
2003

En Inde, le « Cannibale d’Andra Pradesh » avoue avoir kidnappé une fillette âgée de 2 ans, avant de la dévorer.

V
asantha, une enfant de 2 ans, dormait auprès de sa mère Sheshamma, 26 ans, dans une hutte du village de Punjalurupadu, dans l’État d’Andhra Pradesh. Lorsque Sheshamma s’éveille au matin du 16 décembre, sa fille a disparu. Pendant deux jours, les fouilles ne donnent rien. Une plainte est déposée auprès du poste de police. Les enquêteurs pensent que l’enfant a peut-être été emportée par un groupe de hyènes qui a attaqué plusieurs des animaux du village pendant la semaine. Mais des habitants du hameau voisin de Tirumalamma Palyam racontent à l’inspecteur Prasada Rao une étrange scène dont ils ont été les témoins : Un homme à moitié sauvage et à la chevelure hirsute mangeait la chair crue d’un buffle avec un appétit féroce. Ils l’observent pendant deux jours et le capturent, puis ils l’emmènent au commissariat. Il ne parle pas et se contente de pousser des grognements. C’est un psychopathe, un sauvage. Il ne mange
que de la viande et quand on lui propose du riz et du dal, il les jette.

Les parents de la petite fille, Sheshamma et Mallikarjuna
,
décident de se rendre sur place pour découvrir le repaire de l’homme sauvage. Leurs pires craintes sont confirmées lorsqu’ils trouvent les vêtements de leur fille. Sheshamma s’évanouit en voyant de minuscules ossements humains, des membres à moitié dévorés et un morceau de la tête un peu plus loin. L’inspecteur Rao questionne l’homme sauvage à plusieurs reprises et celui-ci lui répond en mimant des gestes : « Il m’a montré comment il a étranglé la fillette, allumé un feu pour en rôtir le corps. Comme il ne se nourrit que de viande, on peut supposer que ce n’est pas la première fois qu’il mange de la chair humaine. Il y a eu plusieurs disparitions mystérieuses dans la région et il va nous falloir du temps pour les élucider. Parfois, l’homme devient fou et il est nécessaire de le garder enchaîné. » Le 24 décembre, une foule immense, qui vient de tous les coins de la région, se presse devant le commissariat pour tenter d’apercevoir le cannibale d’Andhra Pradesh.

25 décembre
1920

Décès de Monk Eastman.

M
onk Eastman, tueur à gages et chef de gang, est retrouvé mort dans une rue de New York, après avoir semé la terreur pendant plus de vingt ans.

26 décembre
2006

À Dallas, un garçon de 9 ans tue une fillette âgée de 2 ans.

U
ne baby-sitter de 15 ans était censée surveiller douze enfants. L’enfant, qui vivait sous ce toit, a donné deux coups de couteau dans la poitrine du bébé, sans que le mobile de son geste soit connu. Après enquête, la police de Dallas a annoncé
qu’aucune charge ne pouvait être retenue contre l’enfant meurtrier car il faut être âgé d’au moins 10 ans pour être poursuivi dans l’État du Texas. Il a été confié à la garde des services sociaux de l’État.

27 décembre
1982

Larry Eyler torture et poignarde Steve Agan, 23 ans, dans une ferme abandonnée près de Newport, dans l’Indiana.

A
rrêté en 1983 pour tentative de meurtre, Larry Eyler est relâché, à cause d’une erreur de procédure des policiers. Pourtant, les preuves de ses crimes, trouvées dans sa voiture, sont évidentes. Une fois libéré, Eyler tue à nouveau – en tout vingt-trois hommes – à travers l’Indiana et l’Illinois. Ses victimes, pour la plupart des homosexuels, sont torturées et démembrées. Eyler sera finalement arrêté en août 1984, à Chicago, et condamné à mort, le 30 septembre 1986.

28 décembre
1979

Douglas Clark rencontre Carol Bundy. Leur union criminelle donne lieu à une terrifiante odyssée, les « Sunset Murders ».

S
urnommé le « Sunset Slayer » (« le Tueur du coucher de soleil »), Douglas Clark, qui est âgé de 32 ans, rencontre une infirmière divorcée avec deux enfants, Carol Bundy, de cinq ans son aînée, à qui il fait partager ses fantasmes sexuels pervers. En juin 1980, Carol décide de l’aider à kidnapper des prostituées sur Sunset Boulevard, à Los Angeles, et les deux amants assouvissent leurs désirs nécrophiles. Certaines des six victimes sont abattues pendant qu’elles pratiquent une fellation, d’autres sont décapitées. Condamné avec sa compagne en janvier et mai 1983, lors de procès séparés, Douglas Clark, qui se défend lui-même, s’est rendu célèbre en écrivant un article pour le
Times
, intitulé « Attraction fatale ».

29 décembre
1811

John Williams est enterré dans une fosse commune après s’être pendu dans sa cellule deux jours plus tôt.

E
n ce même mois de décembre, il a égorgé sept personnes à Londres.

30 décembre
2002

Découverte à Londres des corps de deux prostituées dans des sacs-poubelle, assassinées par l’« Éventreur de Camden », un émule de « Jack l’Éventreur ».

A
nthony Hardy, 53 ans, est libéré d’un hôpital psychiatrique, les médecins jugeant qu’il ne présentait plus aucun danger pour la société malgré plusieurs agressions violentes. Originaire de Camden, il tue Sally White, Elizabeth Valad et Bridgette MacClennan et démembre deux d’entre elles avant de déposer des morceaux de corps dans une benne à ordures près de chez lui, dans le nord de Londres.

Lors de son procès à l’Old Bailey Court, qui débute le 19 janvier 2003, Anthony Hardy plaide coupable pour les trois meurtres. Les restes de MacClennan, 34 ans, et Valad, 29 ans, ont été retrouvés dans des sacs-poubelle le matin du 30 décembre 2002 par un SDF en quête de nourriture. Le corps de White, 31 ans, en janvier 2002. Les trois prostituées, des toxicomanes au crack, ont été assassinées dans l’appartement de Hardy. Pour le procureur, « l’accusé est obsédé par la pornographie et aime dominer les femmes. Il décide de les tuer afin de les photographier dans diverses positions qu’il affectionne, une fois qu’elles sont mortes étranglées ». En janvier 2002, Anthony Hardy prépare le corps de Sally White pour la photographier lorsqu’il est interrompu par la police après la plainte d’un voisin qui s’était violemment disputé avec Hardy. Il est arrêté lorsque les officiers trouvent le cadavre dénudé de
la prostituée : un examen
postmortem
révèle qu’elle est décédée d’une crise cardiaque – Hardy est relâché. Il passe quelque temps en observation à l’hôpital de St Luke, à Muswell Hill, à cause de cette querelle de voisinage, mais on le libère en novembre 2002. Un mois plus tard, Hardy étrangle les deux autres femmes. À son domicile, on retrouve le torse démembré d’Elizabeth Valad.

Après sa condamnation en novembre 2003 à la prison à perpétuité pour l’assassinat de trois prostituées, Anthony Hardy fait l’objet d’une enquête supplémentaire pour cinq meurtres, trois dans les environs de Londres et deux autres dans le Nottinghamshire. Parmi ces cas figure celui de Paula Fields, une prostituée de 31 ans qui travaille à Stoke Newington et qui a été démembrée ; différentes parties de son corps seront retrouvées dans le Regent’s Canal, à Camden. Elle est aperçue vivante pour la dernière fois le 13 décembre 2000. Celui de Zoe Parker, aussi connue sous le nom de Cathy Dennis, découpée en morceaux, et jetée dans la Tamise. Cette prostituée de 24 ans disparaît le 17 décembre 2000, à Hounslow, à l’ouest de Londres.

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