La Bible du crime (NON FICTION) (French Edition) (28 page)

6 juillet
1984

Jerry Howell est assassiné par Robert Berdella.

R
obert Berdella est un tueur, homosexuel, coupable du meurtre de six adolescents chez lui à Kansas City, entre 1984 et 1988. Cet antiquaire, propriétaire du magasin
Bob’s Bizarre Bazaar
, drogue ses victimes, avant de les attacher sur un lit. Commencent alors d’incessantes tortures à l’électricité, entrecoupées par des viols, qui se prolongent quelquefois pendant plusieurs semaines. Berdella photographie ses victimes et note soigneusement les moindres sévices infligés. Condamné à perpétuité, il décède d’une crise cardiaque pendant son emprisonnement le 8 octobre 1992.

7 juillet
1896

Exécution de Charles Thomas Woolridge, condamné pour le meurtre de son épouse.

M
embre des Royal Horse Guards, il est emprisonné à la prison de Reading pendant qu’Oscar Wilde y effectue sa peine. Les deux hommes ne se parlent pas, mais Wilde l’observe tous les jours pendant ses heures de promenade. Il lui dédie son œuvre,
La Ballade de la geôle de Reading
(
The Ballad of the Reading Gaol
), au travers de ses initiales C.T.W.

8 juillet
2014

Deux jeunes Indiennes inventent un pantalon antiviol.

D
ans la région de l’Uttar Pradesh, où vivent ces deux jeunes femmes, les agressions sexuelles sont légion – les victimes poussant souvent le désespoir jusqu’à se pendre. Deux étudiantes ont l’idée de créer un pantalon antiviol. Celui-ci envoie un signal à la police, si quelqu’un tente d’attaquer la femme qui le porte. Un dispositif GPS est intégré au pantalon qui alerte le commissariat le plus proche, ainsi que la famille de la victime qui reçoit un SMS.

D’autres étudiants ont aussi fabriqué des sandales-Taser qui envoient des décharges électriques, ou encore un soutien-gorge qui brûle les agresseurs.

9 juillet
1864

Franz Müller, un tailleur allemand, est l’auteur du premier meurtre jamais commis à bord d’un train en Angleterre.

S
on forfait lui rapporte trente shillings. Il est pendu le 14 novembre 1864.

10 juillet
1923

Victime de maltraitances répétées de la part de son époux princier, Margaret Fahmy l’assassine dans la suite du
Savoy
, un palace londonien.

M
arguerite Fahmy tue le prince Ali Kamel Bey, à l’hôtel
Savoy
, à Londres. Victime de sévices sexuels, elle est acquittée lors de son procès, sous les applaudissements de la foule.

11 juillet
1958

Peter Manuel, un tueur en série écossais de 31 ans, est pendu après avoir avoué de nombreux crimes.

C
riminel endurci, Peter Manuel élimine au moins huit personnes à Glasgow entre 1956 et 1958. Lors de son procès, où il se défend lui-même, il est incapable d’avancer une quelconque explication pour ses assassinats et assure n’éprouver aucun remords.

12 juillet
2005

Un récidiviste est condamné à 99 ans de prison pour un vol de téléphone portable.

L
ors de son procès, Glenn Reed, 31 ans, insulte les magistrats et déclare aux jurés que peu lui importe de purger une sentence de prison à vie. Les délibérations du jury ne durent que quinze minutes avant de déclarer l’accusé coupable de vol. Dans l’État de Californie, lorsque vous êtes condamné à trois reprises, y compris pour des délits mineurs, la justice peut prononcer la réclusion criminelle à perpétuité, en vertu de la « Three Strikes Law » (la « loi des trois coups »).

13 juillet
1955

Pendaison de Ruth Ellis pour le meurtre de son amant, le coureur automobile David Blakely.

E
lle est la dernière femme à être pendue en Grande-Bretagne. Son cas inspire le film de Mike Newell
Dance with a Stranger
(1985) et l’ouvrage de Didier Decoin,
La Pendue de Londres
(2013). Ruth Ellis a une relation houleuse avec David Blakely, un coureur automobile. Serveuse puis gérante d’un night-club, elle connaît des problèmes d’alcoolisme et leur union se fait et se défait au fur et à mesure de leurs violentes querelles. En parallèle, Ruth Ellis a de nombreux amants. Lors de son procès, elle déclare avoir voulu « le tuer ». Le jury ne délibère qu’un quart d’heure avant de la condamner à la peine de mort.

14 juillet
2011

Vingt et une personnes sont assassinées le même jour à Ciudad Juárez, au Mexique. La plupart de ces crimes sont liés au trafic de stupéfiants et à des règlements de comptes entre gangs.

D
éjà connue pour ses « féminicides », viols et meurtres en série d’ouvrières qui travaillent dans les
maquilladoras
– ces usines qui sous-traitent pour de grands groupes industriels –, Ciudad Juárez est aussi une des villes les plus violentes au monde. Située au Mexique, en face d’El Paso, à la frontière avec les États-Unis, elle est depuis 2007 le théâtre d’affrontements entre le cartel de Juárez et celui de Sinaloa pour le contrôle du trafic de drogue vers le riche voisin du nord. Pour la seule année 2010, on y a compté 3 951 homicides.

15 juillet
2014

Le « cinéaste de l’absurde » Jean-Jacques Rousseau est renversé par une voiture à Courcelles, en Belgique.

L
e 5 novembre 2014, après quatre mois passés dans le coma, Jean-Jacques Rousseau, le « cinéaste de l’absurde », décède sur son lit d’hôpital. Ce soir-là, à la suite d’une dispute dans un café de la place des Trieux à Courcelles, un jeune conducteur fonce sur un groupe de personnes. Hospitalisé dans un état proche de la mort, Jean-Jacques Rousseau ne reprend jamais connaissance. Le cinéaste, considéré comme en marge de la production cinématographique traditionnelle, voit ses films régulièrement projetés au Festival international du film fantastique de Bruxelles (BIFF). Cachant sa vie privée aux médias, il a pour habitude d’apparaître le visage dissimulé par une cagoule. Il a gravi les marches du Festival de Cannes avec cet accoutrement. Ses films, tournés avec des moyens dérisoires, portent des titres aussi évocateurs
que
Le Retour du sacristain cannibale
ou
L’Amputateur wallon
. Ses acteurs sont presque tous des amateurs – caissière de supermarché, pharmacienne et, parfois, des figures connues telles que Noël Godin, « l’entarteur » en série, ou l’écrivain de polars Nadine Monfils.

Stéphane Bourgoin et le réalisateur Jean-Jacques Rousseau.

16 juillet
2012

Une secte cannibale met des sorciers à son menu.

L
es vingt-neuf membres d’une secte cannibale de Papouasie-Nouvelle-Guinée sont accusés d’avoir tué et mangé au moins sept personnes. Arrêtés par la police dans la province de Madang, ils se justifient en dénonçant leurs victimes comme des sorciers criminels, qui faisaient payer leurs services par des faveurs sexuelles. Ils ont poignardé leur première victime avec un couteau réputé « magique », ont découpé son cerveau, son cœur
et bu son sang, a raconté un politicien local au
Sydney Morning Herald
. Ensuite, ils concoctaient une « soupe » avec la chair, le pénis, le foie et le cœur de leur victime.

17 juillet
2004

Arrestation de plusieurs adeptes d’une secte lombarde de rockers assassins qui se font appeler « les Bêtes de Satan ».

P
our commettre leurs crimes, ils s’inspirent des chansons du groupe de heavy metal Slayer. En l’espace de six ans, cette secte satanique est responsable d’au moins trois meurtres, de quatre disparitions inquiétantes et de huit suicides. Au domicile d’un jeune adepte qui fracasse son véhicule contre un arbre à 180 km à l’heure, les policiers retrouvent un disque du groupe Slayer, qu’il écoute en boucle. Les titres des chansons sont éloquents :
Tue, tue encore
,
L’enfer t’attend
,
Suicide obligé
, sans oublier les paroles de l’une des chansons : « Sacrifie la vie de tous ceux que tu connais. Ils mourront bientôt. »

Adolescents liés par des problèmes de drogue ou de personnalité, les fidèles de la secte adoptent un même look gothique, vêtus de noir avec des pendentifs en forme de crucifix inversé et des tatouages de Lucifer.

Leurs rites macabres se déroulent dans les bois autour de l’aéroport de Milan Malpensa, en Italie, et jusqu’au lac Majeur. Le 23 janvier 2004, on découvre le corps de Mariangela Pezzotta, une jeune femme de 27 ans, tuée d’une balle en pleine tête. Son petit ami, Andrea Volpe, aux avant-bras recouverts de tatouages de serpents, avoue les différents assassinats. Sur ses indications, les enquêteurs retrouvent des bougies et des signes cabalistiques et exhument les cadavres de deux adolescents, Fabio Tollis, 16 ans, un chanteur du groupe, et son amie Chiara Marino, 19 ans, disparus depuis le 17 janvier 1998. Ils sont morts torturés et mutilés.

 

D’autres décès paraissent suspects aux yeux des enquêteurs, y compris un certain nombre de « suicides ». Fasciné par la secte,
Davide est retrouvé pendu à un arbre par une corde à linge.
Idem
pour Angelo Lombardo, 28 ans, un autre adepte des « Bêtes de Satan », retrouvé brûlé vif dans un cimetière. Ou encore Alberto, décédé carbonisé dans son véhicule. Il y a aussi Andrea, ami d’enfance de Volpe, dont le corps est découvert pendu à l’escalier de son ancienne école, les mains attachées dans le dos. Le plus jeune des suspects, un mineur, avoue aux enquêteurs que Fabio et Chiara, frappés à coups de bêche, étaient encore vivants quand ils ont été enfouis sous terre.

 

En février 2005, Andrea Volpe, Pietro Guerrieri et Mario Maccione avouent avoir pris part aux meurtres de Chiara Marino et de Fabio Tollis et sont reconnus coupables. Volpe, considéré comme le gourou de la secte, écope de trente ans de prison, dix ans de plus que requis, Guerrieri de seize ans, tandis que Maccione bénéficie d’un acquittement pour son rôle mineur dans l’affaire.

18 juillet
1981

En libération conditionnelle, le braqueur Jack Henry Abbott poignarde le serveur d’un restaurant de New York pour une simple dispute.

D
e certaines personnes, on peut affirmer qu’elles sont nées sous « une mauvaise étoile », c’est le cas de Jack Henry Abbott. Bien sûr, son enfance faite d’abus et de maltraitance n’excuse en rien ses crimes commis à l’âge adulte. Né sur une base de l’US Army, le 21 janvier 1944, d’un père GI et d’une prostituée chinoise, Abbott connaît des problèmes comportementaux dès l’âge de 9 ans. Abandonné par ses parents biologiques, il passe par de nombreuses familles d’adoption. À 12 ans, il a déjà effectué plusieurs séjours en maisons de redressement. De 16 à 19 ans, il est incarcéré à l’Utah State Industrial School for Boys, où il est fréquemment battu par les gardiens.

 

Derrière les barreaux, il est devenu une « bête enragée », selon ses propres termes. Quelques mois après sa libération, il est condamné à cinq ans de réclusion pour vols et escroquerie. Incarcéré au pénitencier d’État de l’Utah, il se bagarre avec un codétenu qu’il finit par tuer. Il reçoit en retour une sentence pouvant aller de trois à vingt ans de prison, selon sa conduite derrière les barreaux. Le 13 mars 1971, Abbott s’évade, se rend à Denver, dans le Colorado où il braque une banque. Arrêté six semaines plus tard, il écope d’une peine de dix-neuf ans de réclusion. Son attitude violente et rebelle lui vaut de passer plusieurs années au cachot. Lui qui a abandonné toute scolarité se plonge avec avidité dans la lecture des ouvrages de la bibliothèque du pénitencier.

 

En 1977, Abbott lit dans un article de
Time Magazine
que Norman Mailer prépare un livre,
Le Chant du bourreau
, sur le cas de Gary Gilmore. Condamné à mort pour deux meurtres, Gilmore a renoncé à toutes ses procédures d’appel et demande même à être exécuté le plus vite possible. Abbott écrit à Mailer pour lui proposer son expertise sur la vie carcérale. L’écrivain est impressionné par le style du criminel et séduit par son attitude « macho », en affinité avec son propre caractère. Une correspondance s’établit tout de suite entre les deux hommes, d’autant plus nécessaire pour Mailer que Gary Gilmore refuse, lui, tout contact extérieur. Pendant trois ans, Mailer reçoit en moyenne deux lettres par semaine, plus de deux mille pages en tout. Mailer est certain qu’Abbott est un « nouveau géant de la littérature américaine qu’il faut à tout prix libérer, afin qu’il puisse s’épanouir dans un monde qu’il ne connaît pas ».

 

Au début de l’année 1980, Norman Mailer convainc l’éditeur Random House de publier un certain nombre des lettres de Jack Abbott, qu’il se charge de sélectionner. En parallèle, il s’engage auprès des autorités judiciaires de l’Utah à aider à la réinsertion du criminel multirécidiviste. Dans cette croisade, Mailer entraîne l’écrivain Jerzy Kosinski (
La Présence
,
L’Oiseau bariolé
,
Mr Chance
), les acteurs Christopher Walken, Susan Sarandon et son mari Tim Robbins. Le couple Robbins-Sarandon ira même jusqu’à donner le prénom « Jack Henry » à l’un de leurs deux enfants, en hommage
au détenu. Ce dernier passe devant un comité de libération conditionnelle. Les psychiatres de la prison émettent les plus grandes réserves sur l’attitude du condamné : « Mr Abbott est un individu dangereux. Je n’ai pas noté de changements dans son comportement. C’est un homme en colère, il est très hostile vis-à-vis de la société qu’il juge responsable de ses condamnations. Il n’exprime aucun remords pour ses actes. » Mais ces recommandations ne font pas le poids face au prestige des intellectuels qui le soutiennent. En avril 1981, les autorités judiciaires annoncent la libération conditionnelle de Jack Henry Abbott. Il arrive à New York en juin et Norman Mailer l’accueille à l’aéroport en personne. Dans les jours qui suivent, Abbott apparaît dans plusieurs talk-shows à la télévision et des journaux aussi réputés que
People Magazine
, le
New York Times
ou
Rolling Stone
célèbrent son immense talent.

 

Six semaines passent. Le 18 juillet 1981, il est 5 heures du matin lorsque Jack Henry Abbott, accompagné de deux jeunes femmes, se rend dans un café, le
Binibon
, dans Greenwich Village, au sud de Manhattan, pour un petit déjeuner. Richard Adan, un employé de 22 ans, vient prendre leur commande. Aspirant acteur et auteur d’une pièce de théâtre qui doit bientôt être produite, il est aussi le neveu du propriétaire de l’établissement. Une fois la commande passée, Abbott se lève et demande à utiliser les toilettes. Richard Adan explique qu’elles sont réservées aux employés. Furieux, Abbott insiste et une dispute éclate entre les deux hommes. Elle se poursuit au-dehors, sur le trottoir de Fifth Street. Abbott dégaine un couteau, le plonge dans la poitrine du serveur, qui s’effondre. L’homme décède quelques instants plus tard. Le meurtrier se précipite à l’intérieur et crie aux deux jeunes femmes : « Fichons le camp ! Je viens de tuer un homme ! » Par une curieuse coïncidence, le
New York Times
publie le jour même une critique élogieuse pour l’ouvrage d’Abbott,
Dans le ventre de la bête,
évoquant le rôle de Norman Mailer dans cette affaire.

 

L’assassin s’enfuit en bus pour Philadelphie, puis Chicago, avant de se rendre en auto-stop à Laredo, dans le Texas. De nombreux témoins le reconnaissent, surtout à cause de son tatouage de « Jack » sur les doigts de sa main gauche. Sa cavale le mène au Mexique et
au Guatemala, mais il ne supporte pas ses conditions de vie très précaires et décide de retourner aux États-Unis. En Louisiane, il multiplie les petits boulots sous l’identité de Jack Eastman, avant d’être arrêté quelques semaines plus tard et transféré à New York où il est mis en examen pour meurtre au second degré, le 7 octobre 1981.

 

Le 21 janvier 1982, Jack Henry Abbott est reconnu coupable et condamné à une peine d’au moins quinze années de prison. Pendant les deux semaines du procès, Norman Mailer, Jerzy Kosinski, Christopher Walken et Susan Sarandon assistent aux audiences et continuent à défendre l’accusé : « Ne détruisons pas Abbott », affirme Mailer. « C’est un de nos plus grands auteurs, un géant de la littérature américaine. » La presse et l’opinion publique sont choquées par l’attitude de ces intellectuels qui n’ont jamais exprimé le moindre regret pour avoir aidé à la libération d’un meurtrier, ni la moindre compassion pour la victime et son épouse Ricci Adan. Les médias accusent Norman Mailer de s’être laissé aveugler : « Les preuves de la dangerosité d’Abbott sautaient aux yeux, sauf pour ces intellectuels enfermés dans leur tour d’ivoire. » En 1990, la veuve du serveur new-yorkais Richard Adan fait condamner au civil Jack Abbott. Tous ses droits d’auteur passés et futurs sont saisis.

 

En 1987, Abbott publie un second ouvrage,
My Return
(
Mon retour
), où il justifie la mort de Richard Adan comme un acte d’autodéfense et parle de sa conversion au judaïsme. Le livre n’a pas la puissance littéraire de
Dans le ventre de la bête
, c’est un échec commercial. Le 10 février 2002, un gardien découvre Jack Henry Abbott pendu dans sa cellule, peu de temps après que sa libération conditionnelle lui a été refusée.

 

En 1992, dans une interview avec un journaliste du
Buffalo News
, Norman Mailer exprime pour la première fois des regrets : « C’est un épisode de ma vie dont je ne peux pas me réjouir et dont je ne suis pas fier. Ma vanité a pris le dessus dans cette affaire. » Mailer est âgé de 84 ans lorsqu’il ajoute dans un article du
Figaro
, en juillet 2007 : « Je me suis senti coupable quand c’est arrivé, parce que j’en savais assez sur le compte de Jack Abbott. Je savais donc
que quand il sortirait, il causerait des ennuis. Mais quand il m’avait demandé de faire partie du comité qui devait émettre un avis sur sa remise en liberté, j’avais dit oui, pensant qu’il n’avait aucune chance. J’avais bien tort. Ce que j’ai appris des années plus tard, c’est que la commission des libérations conditionnelles était très contente que nous, les intellectuels new-yorkais, nous nous soyons engagés en faveur de sa sortie, car cela lui enlevait une épine du pied. De toute façon, elle l’aurait laissé sortir un an plus tard. Quand Jack s’est retrouvé libre, je savais que mon devoir était de rester proche de lui. J’étais son oncle Norm. Il venait dîner à la maison, mes enfants étaient là et ils ne se sont jamais sentis autant en sécurité auprès d’un autre homme. Mais, pendant tout ce temps, je savais qu’il n’était pas équilibré, qu’il enrageait et qu’il gardait toute sa rancœur ramassée. Ce n’était pas le type le plus intéressant de la terre et je n’avais pas envie de lui consacrer toutes mes soirées, ce qui aurait pourtant été nécessaire, j’en étais conscient. Alors quand c’est arrivé, je ne pouvais être tout à fait surpris. J’ai eu du mal à vivre avec ça, car je me suis rendu compte que j’avais non seulement mal agi, mais que les dégâts étaient immenses. Je ne pense pas qu’un type comme Abbott soit jamais à cent pour cent sincère. Il était incapable de faire face à sa nouvelle vie. Il n’était absolument pas prêt à affronter le monde. Si l’on prend la responsabilité de faire sortir quelqu’un de prison, il faut assumer ou ne pas le faire. J’ai eu du mal à vivre avec ça. Je le regrette donc, oui, je le regrette prodigieusement
3
. »

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