Read La Bible du crime (NON FICTION) (French Edition) Online
Authors: Stéphane Bourgoin
Naissance d’Albert Fish, un tueur en série pédophile et cannibale.
F
ish prend plaisir à écrire aux parents de ses victimes pour dépeindre en détail les tourments qu’il inflige aux enfants. Sadomasochiste, il se fouette jusqu’au sang, s’enfonce des tiges de roses dans le pénis et des aiguilles de marin surdimensionnées (qui servent à coudre l’épaisse toile des voiles) dans
l’abdomen. Quand il est exécuté sur la chaise électrique de la prison de Sing Sing, ces mêmes aiguilles provoquent un court-circuit et retardent l’exécution.
La cour suprême de l’État de South Australia rejette l’appel d’un duo de tueurs et confirme la condamnation à perpétuité de John Bunting, 39 ans, et de Robert Wagner, 34 ans, dans ce qui est, à ce jour, la pire affaire de serials killers que l’Australie ait jamais connue. Les deux accusés ne pourront pas bénéficier d’une libération conditionnelle.
J
ohn Bunting est jugé coupable de onze meurtres, tandis que Wagner, qui a déjà plaidé coupable pour trois assassinats, est considéré comme responsable de sept crimes supplémentaires. Pour un autre homicide, les jurés n’ont pas pu atteindre le quorum nécessaire pour prononcer un jugement. Avant ce procès, un complice, James Vlassakis, 24 ans, a plaidé coupable pour quatre meurtres et obtenu une peine à perpétuité avec possibilité de libération conditionnelle en échange de son témoignage contre ses deux complices. John Bunting et Robert Wagner torturent leurs victimes, pour la plupart des pédophiles ou des homosexuels, avant de les mutiler et de se débarrasser des corps dans des barils entreposés dans le coffre-fort en sous-sol d’une banque abandonnée de Snowtown, un faubourg d’Adélaïde. L’odeur pestilentielle de huit cadavres en décomposition permet leur découverte le 20 mai 1999.
Quelques jours plus tard, deux autres corps sont retrouvés dans une arrière-cour d’Adélaïde, puis deux autres encore. Les deux assassins utilisent de nombreuses ruses pour faire croire que leurs victimes sont toujours vivantes, afin de s’approprier leurs diverses allocations, pour une somme de 95 000 dollars australiens. Lors de son témoignage, Vlassakis décrit les tortures
endurées par les différentes victimes qui sont obligées de s’adresser à Bunting en employant le terme de « Lord Sir », tandis que Wagner s’auto--proclame « Dieu ». La plupart des séances de torture sont enregistrées sur des cassettes audio qui ont été entendues lors du procès. Pour Vlassakis : « Lorsque j’ai rencontré John pour la première fois, il était si poli, tellement bien élevé, que j’ai pensé enfin trouver quelqu’un de bon. C’était un peu un père pour moi. Il m’a sauvé d’une existence faite d’abus sexuels. Puis je l’ai vu sous un autre jour, avec une voix complètement changée, violent et très en colère. » Notamment lors du meurtre de Troy Youde, le demi-frère et abuseur de Vlassakis, qui est attaché avec des menottes dans la salle de bains de Bunting, à Murray Bridge. Il est frappé dans les parties génitales et on lui écrase le gros orteil avec des tenailles, avant de l’étrangler.
Lors du procès, Bunting reste muré dans le silence, comme absent des débats. Lorsque le verdict est prononcé, lui et Wagner refusent de se mettre debout. Tous les témoignages dépeignent Bunting comme un individu voulant contrôler son proche entourage, entièrement composé de personnes sans emploi, à la dérive et survivant grâce aux allocations chômage. Ses amis et compagnes ont tous été victimes d’abus et de traumatismes les plus divers. Lorsque son ex-femme et un ancien associé viennent témoigner à la barre, ils serrent tous les deux un ours en peluche dans leurs bras.
Dans ce monde interlope, ceux qui fréquentent Bunting ont tous de nombreuses identités ; ainsi Jodie Elliott, sœur d’Elizabeth Haydon, une autre victime et compagne de Bunting, se présente sous dix identités différentes face à la cour. La mère de Vlassakis, Elizabeth Harvey, qui s’installe avec Bunting au début des années 1990, est connue sous les noms de Christine Johnson, Christine Youde ou Laura Martin ! Ce foisonnement d’identités et de relations rend la tâche extrêmement difficile pour les enquêteurs lorsque les crimes sont révélés. Ainsi, la victime Elizabeth Haydon, dont le corps est retrouvé en mai 1999, a pour meilleure amie une certaine Sharon Ball. Cette même Sharon Ball devient la compagne de Gary Gray, avant qu’elle ne découvre que ce dernier a été le mari de Jodie Elliott, la sœur d’Elizabeth Haydon aux multiples identités,
alors connue sous le nom de Gail Gray. Mais dans la période qui sépare ces deux relations, Gary Gray a eu une aventure avec Elizabeth Haydon…
« The Candy Man » et ses complices tuent Billy Baulch et Johnny Delome dans le quartier des Heights, à Houston.
D
ean Arnold Corll, surnommé « The Candy Man » parce qu’il distribue des bonbons aux enfants déshérités de son quartier de Pasadena (Texas), est un tueur en série homosexuel et sadique qui, avec ses deux complices Elmer Wayne Henley et David Owen Brooks, a torturé et assassiné vingt-sept adolescents à Houston au début des années 1970.
D’après les aveux de Brooks, Corll tue pour la première fois en 1970. La méthode d’approche est presque toujours identique. Brooks ou Henley proposent aux adolescents une soirée d’alcool et de drogue. Lorsque la victime potentielle arrive chez Corll, elle fume du shit ou sniffe de la colle. Elmer Wayne Henley, qui est petit et très mince, lui montre un tour de magie avec des menottes : il enfile les bracelets autour de ses propres mains, avant de les retirer facilement grâce au faible diamètre de ses poignets. Il demande au jeune homme d’essayer à son tour. Naturellement, il est pris au piège. Corll et ses complices le bâillonnent et lui ligotent les chevilles. Puis Dean l’attache à une planche en bois dur de 2,40 m de haut sur 1 m de large. Des ouvertures permettent d’y fixer des cordelettes et des menottes. Les victimes restent en vie pendant trois jours, sans eau ni nourriture, soumises à des viols répétés avec ou sans objets, ainsi qu’à d’abominables tortures, avant de finir étranglées ou tuées d’une balle dans la tête. Brooks n’admettra sa participation à aucun des vingt-sept meurtres, même s’il déclarera avoir été parfois présent, tandis que Henley avouera avoir lui-même assassiné sept victimes. Tous les deux aident Corll à se débarrasser des corps en les enterrant.
Pendant deux ans, de nombreux avis de disparitions dans un même quartier sont ignorés par la police de Houston qui classe les dossiers comme des fugues. Le 7 août 1973, Henley accompagne une jeune fille de 15 ans (qui est l’ex-petite amie d’une victime de Corll) jusqu’au domicile de Corll, ainsi qu’un autre adolescent. Henley envisage de quitter le Texas avec elle le lendemain et de refaire sa vie. Corll est furieux. Malgré tout, il leur offre à boire et leur fait sniffer de la peinture acrylique. Quand Henley s’éveille, c’est pour se retrouver dans une situation familière, sauf que c’est lui qui joue le rôle de la victime. Il est attaché nu à la planche en bois et Corll menace de tuer tout le monde « après s’être amusé ». Henley parvient à convaincre Corll de le détacher et lui promet qu’il va violer la jeune fille pendant que son mentor pourra sodomiser l’adolescent. Corll détache Henley et les deux hommes vont dans la chambre à coucher où les deux victimes potentielles sont encore plongées dans un état comateux. Lorsque Corll se prépare à violer le jeune garçon, Henley s’empare du pistolet calibre.22 qui se trouve sur la table de nuit et abat son compagnon de six balles. Il téléphone en pleurs à la police de Pasadena pour les prévenir.
En juillet 1974, Elmer Wayne Henley est condamné pour six meurtres à six peines de prison de 99 ans chacune, soit un nombre total de 594 années de prison. Le 5 mars 1975, David Owen Brooks écope pour sa part de 99 années de réclusion pour l’assassinat de William Lawrence, 15 ans.
« Bartel » assassine Michel Frattringer à Harreberg, en Alsace.
A
u milieu du
XIX
e
siècle, Etienne Müller, aussi nommé François Meher, un bandit de grand chemin et tueur en série surnommé « Bartel », terrorise les habitants de la région de Sarraltroff. Arrêté après une longue traque, il est guillotiné le 7 mars 1851 sur la place du marché de Sarrebourg. L’historien Joseph Elmerich lui a consacré une biographie
1
.
Exécution de Frederick Deeming.
P
endu à Melbourne, en Australie, pour avoir assassiné six personnes, dont quatre enfants, ce criminel bourlingueur, qui vit en Angleterre, en Afrique du Sud et en Australie, est condamné à la peine de mort fin avril 1892 et exécuté moins d’un mois plus tard.
Le 17 mars 1892, un article du
New York Times
émet l’hypothèse que Deeming serait Jack l’Éventreur. Cette théorie est confortée par le Black Museum (ou Crime Museum) de Scotland Yard, un
musée privé qui sera bientôt rendu public, où le moulage du masque mortuaire de Frederick Deeming est présenté comme étant celui du célèbre serial killer de Whitechapel.
Arrestation de Peter Kürten, qui inspire le célèbre film de Fritz Lang, M le maudit.
S
urnommé le « Vampire de Düsseldorf », Peter Kürten est un sadique sexuel fasciné par le sang et la pyromanie dès son adolescence. Il assassine femmes, hommes et enfants, avant d’être guillotiné en 1931. Interrogé longuement par un psychiatre, le docteur Karl Berg, le serial killer exprime ses fantasmes et son absence totale de remords : « J’étais continuellement en proie au désir – vous appellerez ça le désir de tuer – et plus il y en avait, mieux c’était. Oui, si j’en avais eu la possibilité, j’aurais tué des masses de gens. J’aurais engendré des catastrophes. Tous les soirs, j’écumais les rues de la ville à la recherche d’une victime. Mais ce n’était pas si facile que ça d’en trouver une. Lorsque je rentrais à minuit passé, parfois gorgé du sang de mes victimes, je ne faisais jamais de mauvais rêves et mes nuits n’étaient jamais troublées par le manque de
sommeil. Je n’ai absolument aucun remords. Après tout, j’étais là pour accomplir ma mission
2
. »
Découverte d’un des deux garçons, respectivement âgés de 4 et 3 ans, tués à Newcastle par Mary Bell, elle-même âgée de 11 ans. En 1977, elle s’évade de prison l’espace de trois jours. Elle a été libérée depuis.
E
n décembre 1968, Mary Bell, 11 ans, et Norma Bell, 13 ans, qui n’ont aucun lien familial, passent en jugement devant une cour de justice, à Newcastle. Elles sont toutes deux accusées d’avoir étranglé Martin Brown, 4 ans, et Brian Howe, 3 ans, à six semaines d’intervalle. Norma est acquittée, mais Mary, infiniment plus sophistiquée et dénuée du moindre remords, est reconnue coupable d’homicide involontaire – plutôt que de meurtre – en raison de son âge. Mary Bell, pourtant plus jeune de deux ans que son amie, est la meneuse de ce duo, ce qui lui vaut d’être condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité. Elle est libérée en 1980, à l’âge de 23 ans. Elle a donné naissance à une fille en 1984 et est devenue grand-mère en 2009. La justice lui a permis d’acquérir une nouvelle identité.
Le docteur Marcel Petiot est guillotiné à la prison de la Santé.
C
e médecin, né en 1897, et maire de Villeneuve-sur-Yonne, s’installe à Paris au 21 rue Le Sueur, non loin de l’avenue Foch où il aménage une cave insonorisée, une chambre à gaz équipée d’un judas et un puits rempli de chaux vive. À partir de janvier 1942, il propose à des Juifs et à des repris de justice
de les faire passer clandestinement en Argentine. En réalité, il tue toutes ces personnes afin de s’approprier leurs biens. Petiot prend plaisir à regarder ses victimes agoniser par l’entremise d’un guichet qui lui permet d’assister à leur décès. Le « docteur Satan » est arrêté le 31 octobre 1944. Il est condamné à la peine de mort pour vingt-quatre assassinats. Lui-même affirme avoir tué soixante-trois personnes. Il est exécuté à la prison de la Santé le 25 mai 1946 par le bourreau Jules-Henri Desfourneaux. Pendant sa détention, Petiot signe un ouvrage sur les jeux de hasard,
Le Hasard vaincu…